Je me suis oubliée pour être aimée. À trop me conformer aux attentes des autres, je ne savais même pas ce que je voulais pour moi, ce dont j’avais besoin ou envie. Je vivais dans l’ombre de celle que j’étais réellement.
Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr
D’avoir été cette petite fille sage qui satisfaisait ses parents et ses professeurs, cette étudiante en recherche de bonnes notes, d’être devenue cette femme qui se démène pour obtenir
l’approbation de son employeur et de son entourage... j’étais prisonnière du regard d’autrui.
J’avais peur de décevoir, qu’on me juge et qu’on me rejette. Je jouais un rôle, par peur de la médiocrité et de la mollesse. J’avais le sentiment de ne pas être vraiment moi, ni là, ni avec les
autres, mais de passer à côté de ma propre existence. J’en faisais toujours plus par peur de l’inactivité, du vide… de ce vide en moi, de cette absence d’envie personnelle (qui a
laissé place à des exigences de plus en plus élevées).
J’étais celle qui s’adaptait aux autres, qui s’écoutait peu, ne disait pas ce qu’elle ressentait ou voulait. J’avais verrouillé mes désirs. J’ai même pensé que ce serait de
l’orgueil de me croire un talent particulier, de m’estimer douée en quelque chose (autre que mon domaine professionnel).
J’ai cru obtenir de l’attention et de l’amour en m’acharnant à vouloir bien faire et être appréciée. Cette quête m’a valu beaucoup de stress, un profond sentiment d’insécurité affective, de bons
moments gâchés à surveiller et analyser (moi et les autres).
Je n'avais rien compris !
La perfection n'existe pas. À courir après un inaccessible mirage, on s'essouffle, on croit toucher au but mais ce n'est que du vent. Cette volonté de convenir à tous, d’être
dans la maîtrise de mon image m’a souvent fait souffrir. La déception de ne pas atteindre de tyranniques idéaux virait à l’obsession (« je dois absolument réussir, je dois faire encore mieux »),
à la dépréciation de soi et à la déprime (« je ne vaux rien, je ne suis pas à la hauteur »).
Je me suis sentie libérée le jour où j'ai enfin compris qu'être imparfaite, avec des défauts et des failles, n'empêcherait pas qu'on m'apprécie. Aujourd’hui si on m'aime, c’est comme je
suis... et je ne suis plus la fille modèle, ni l’épouse idéale ni la mère parfaite.
Je me recentre sur moi et j'assume mes erreurs, le regard des autres ne me fait plus peur. Il était temps de faire preuve de bienveillance envers moi-même, de considérer mes pensées et mes
émotions comme dignes d’intérêt. Je renonce à me vouloir parfaite, à cette auto-violence.
J’apprends à apprécier le moment présent, à être ici et maintenant, plutôt que vivre toujours dans l’étape d’après. Je me (re)connecte à moi. Je reprends la main sur mon
existence en me fixant de nouveaux objectifs, orientés vers mes envies sans obligation de réussite ni de performance. Je découvre le plaisir de faire des choses, pour moi, et non pour ce qu'elles
représentent aux yeux des autres. Je n’étouffe plus mes émotions. Aujourd’hui je m’autorise à prendre de l’espace, du temps pour moi (pour expérimenter des activités où je me
sens vraiment moi-même).
Je désire intégrer toutes ces révolutions intérieures, en commençant par me montrer plus flexible en matière d’exigences personnelles.
Pour moi, lâcher prise c’est accepter d’avoir des envies et des besoins, les assumer et les partager. Je m’étais trompée de combat... Il s’agit de donner de l’importance, et d’accorder
suffisamment de temps, à ce(ux) qui compte(nt) vraiment.
Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr
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