Je l'aimais, je l'aimais tellement. Ensemble, nous étions seuls au monde. Puis il m’a quittée... et j'ai cru mourir.
Ma vie s’est écroulée. Rien n’avait plus de sens ni d’intérêt. Je me retrouvais dans le noir total. J'ai pensé que je n'arriverai jamais à m'en remettre. Mon cœur saignait et ma douleur, comme une seconde peau, ne me quittait plus. On m'a dit de laisser le temps faire son affaire. Ça allait passer…
Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr
DÉNI
Je refusais la réalité et voulais me convaincre qu’il était désorienté, qu’il allait revenir à moi. Tout serait bientôt comme avant. Je ne pouvais m’empêcher de garder espoir. C’était une
crise de couple, une mauvaise passe.
J’aurais voulu remonter le temps, que l’on n’en arrive pas à cet échec. Puis je me suis dit que cela devait être de ma faute. Je me sentais prête à déplacer des montagnes pour lui, à changer pour
lui. J’aurais fait n’importe quoi pour qu’il croie de nouveau en nous, pour qu’il me reprenne dans sa vie. De voir que je faisais tant d’efforts pour lui, il allait forcément comprendre son
erreur. Je m’accrochais à l’espoir d’une deuxième chance comme à un gilet de sauvetage. Je l’aimais à en perdre la raison.
Ça allait passer…
TRISTESSE
Une semaine, un mois, puis plusieurs mois se sont écoulés. Ça ne passait pas. Je me sentais vide, en état de sidération, engloutie par des sables mouvants. Je restais prostrée dans ma
douleur, broyée par la violence de cet abandon. En perdant cet amour, j'ai cru perdre pied. Je n'en pouvais plus d'avoir si mal, c’était inhumain. Je me suis dit que j'allais finir par en
crever.
Chaque matin, j’émergeais avec le sentiment de me réveiller en enfer, mais ce cauchemar était réel. J'avais le cœur brisé. Inconsolable, plongée dans une tristesse infinie, j’ai pensé que jamais
plus je ne serai heureuse. J’ai perdu confiance en moi. Je ne croyais plus en l’amour.
Ça allait passer…
COLÈRE
Puis je l’ai détesté d’avoir osé détruire notre histoire. On était heureux. Il avait tout gâché. Il m’avait menti, trahi. Il devait prendre soin de moi, et non me laisser KO. Je le
haïssais pour les tourments dans lequel il me plongeait. J’alternais entre larmes et colère, espérance et désespoir, apaisement et rechutes. Mes sentiments me jouaient des tours et mon amour
reprenait le dessus. Je regrettais ce qui était devenu le passé et m’acharnais à quémander une seconde chance.
Je ne voulais plus sombrer dans cette tornade de sentiments et d’émotions contradictoires. Revenir en arrière serait une erreur. Je me sentais irritable, désarmée, furieuse, perdue, épuisée. De
nouveau, je me cramponnais à ma colère, à la peine vertigineuse qu’il me causait pour me sauver de ce naufrage qui m’emportait de jour en jour.
Ça allait passer…
ACCEPTATION
Chaque jour, j’ai cru mourir de chagrin. Cependant je ne mourrai pas. À bout de souffle, ayant fait tout ce qui était en mon pouvoir pour le récupérer, je me suis résignée. J’ai laissé l'espoir
quitter mon cœur. Enfin, la guérison est arrivée. J’avais tout tenté, tellement patienté. J'ai fini par sentir que j'étais vivante, et non plus à moitié morte. J’étais prête à respirer à
nouveau à pleins poumons, à croire que la vie pouvait être belle et me réserver des surprises.
J'ai eu l'impression que ce passage à vide avait duré 10 ans. Parfois j'ai même cru exister à travers cette souffrance qui transperçait ma cage thoracique, cette gorge nouée, ce ventre qui se
tordait, ce crâne qui allait exploser.
Évidemment, ce chagrin d’amour m’a laissé des traces. Et si je regarde derrière moi, je mesure le chemin parcouru, la force qu’il m’a fallue. Ç’avait été tellement difficile, j’avais surmonté
l’insupportable.
Et puis c’est passé...
Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr
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